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Le blog de catherine Vella
Articles récents

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale

20 Novembre 2022 , Rédigé par catherine Vella

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale

 

Mon fils Vincent a 16 ans, il est sourd depuis sa naissance, sa langue est la Langue des Signes Française.

Il a eu son brevet des collèges avec mention Bien dans un collège ordinaire en classe bilingue.

Il est en seconde ASSP, Assistance Soin et Service à la Personne à Torcy.

Novembre 2022, Académie de Créteil.

Le chapitre sur le développement sensoriel des enfants transmet des informations extrêmement choquantes sur la surdité.

« Bien Entendre pour bien comprendre », une personne sourde avec la LSF comprend parfaitement bien.

Pourquoi transmettre ce cliché dans un programme de l’Education Nationale ?

« La déficience entraîne un retard dans la vie relationnelle », la très grande majorité des enfants sourds communiquent et trouvent tous les moyens en leur possession et développent une vie relationnelle riche.

Pourquoi transmettre ce cliché dans un programme de l’Education Nationale ?

« Une prise en charge par une équipe en incluant les parents » je rappelle dans la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », s’agissant de l’éducation et du parcours scolaire des jeunes sourds, elle garantit aux parents de jeunes sourds une liberté de choix entre une communication bilingue et une communication en langue française, dans l’éducation de leur enfant :

Article L. 112-2-2 : « Dans l’éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française est de droit. Un décret en Conseil d’État fixe, d’une part, les conditions d’exercice de ce choix pour les jeunes sourds et leurs familles, d’autre part, les dispositions à prendre par les établissements et services où est assurée l’éducation des jeunes sourds pour garantir l’application de ce choix. »

Pourquoi un programme de l'Éducation Nationale enseigne un comportement hors la loi qui donne aux professionnels le jugement sur l’éducation du jeune sourd ?

« Un enfant agressif ou trop calme » est un facteur de suspicion de surdité, c’est totalement erroné, les bébés sourds se comportent exactement comme les autres enfants.

« La surdité est le plus lourd des handicaps » D’où vient ce jugement de valeur, il y a un palmarès des handicaps ?

Comment l’Education Nationale peut enseigner cela !

« L’audition est la clé du langage. La correction précoce de ce handicap par un traitement adapté (appareillage) va éviter de compromettre l’acquisition du langage et de la socialisation. »

La loi de 2005 dit « Art. L. 312-9-1. - La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement de la langue des signes française. Le Conseil supérieur de l'éducation veille à favoriser son enseignement. Il est tenu régulièrement informé des conditions de son évaluation.

 Il est donc clair dans la loi que la langue des signes est une langue, la mise en présence précoce de cette langue est un véritable enjeu pour le développement des enfants sourds.

Les jeunes de ces classes d’ASSP sont de futurs médecins ORL ? 

De quel droit leur apprend-on comment « corriger » les sourds sans même se soucier de la volonté des parents !

De quel handicap parle ce cours pro ASSP, du handicap des adultes entendants face aux bébés ou aux enfants sourds ?

La suite du cours parle des capacités auditives des bébés à la naissance, de 1 à 2 mois puis de 3 à 4 mois !

D’où viennent ces informations sans aucun fondement scientifique ? Qui, aujourd’hui, est capable de distinguer les compétences auditives d’un bébé de 2 mois de celles d’un bébé de 3 mois ?

Ensuite le cours parle d’Anomalies auditives, puis de Correction précoce. Quelle faute ont fait les bébés sourds qui doit être corrigée d'urgence ?

Donc, malgré la loi de 2005, malgré les engagements de l'État sur les parcours scolaires en LSF des jeunes sourds, l’Education Nationale décide que les sourds sont anormaux et doivent être corrigés et l’enseignent aux centaines de jeunes qui sont dans la filière professionnelle ASSP.

Dans cette classe, celle de mon fils, il y a 4 jeunes sourds de 15 / 16 ans.

Ce cours, pour eux, est d’une violence inimaginable, intolérable.

Merci de rappeler la loi dans vos enseignements, merci d’arrêter cette dévalorisation, ce mépris ouvert des sourds, cette discrimination enseignée depuis de nombreuses années aux futures puéricultrices, animateurs, animatrices, éducateurs et autres auxiliaires de vie !

Ce scandale absolu doit cesser.

Je vous remercie de votre attention et vous prie de croire, Monsieur le ministre, en mon plus profond respect

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale
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DETERMINATION et COURAGE

14 Juillet 2022 , Rédigé par catherine Vella

DETERMINATION et COURAGE

Juillet 2022, résultat du brevet des collèges, Vincent a réussi son brevet avec mention Bien.

Cela n’a l’air de rien, mais pour nous cela a un sens si fort !

Depuis notre choix de la LSF comme langue pour Vincent, chaque étape de sa scolarité a été une bataille, une maternelle, un élémentaire, un collège en LSF.

Nous croyons que la LSF est une vraie langue et qu’un jeune sourd peut suivre un parcours scolaire en LSF.

D’autres nous ont accompagné et croient comme nous à ce choix.

Nous avons élevé Vincent comme nous l’aurions fait s’il avait été entendant, les musées, les expos, les colonies de vacances, les festivals, les fêtes, le théâtre, les contes, le sport, les centres de loisirs, la vie.

Une bataille pour rendre tout cela accessible en langue des signes.

Tout cela a rendu Vincent curieux et il a adoré son collège, ses professeurs, certains de ses interprètes, et Pierrette à laquelle il est particulièrement attaché.

Il a travaillé, il s’est donné à fond, et il a eu son brevet.

Pour l’oral il a choisi un thème fort, parcours citoyen, « être sourd et citoyen c’est possible ».

Il a défendu son idée, l’accessibilité permet aux sourds de devenir des acteurs de la cité, des citoyens.

Et il a obtenu 80/100.

Il veut devenir bénévoles du festival où nous allons tous les ans, il veut participer à une ONG et partir en Afrique.

Citoyen, autonome, curieux, sensible au sort de la planète et des plus faibles, ça c’est Vincent.

Mais en face la société continue a laisser les portes fermées, il va devoir faire ses preuves encore et encore.

Il va devoir prouver a des personnes intellectuellement sourdes que oui un élève sourd peut suivre un parcours au lycée, oui un sourd a le droit de choisir son avenir et il doit pouvoir le faire.

Ses enseignants, la direction du collège et les accompagnants ont cru en lui, ils ont eu raison et il leur en est reconnaissant.

Mention Bien au brevet, avec courage et détermination, il croit en son avenir, il veut prendre sa place dans la société et nous nous battrons avec lui pour qu’il puisse y arriver.

Nos amis sourd et nous lui apprenons à se battre, à faire valoir ses droits et je vois bien qu’il grandi dans cet apprentissage, comme un papillon, il déploie peu à peu ses ailes.

Alors vous, parents d’enfants sourds, sachez que vos enfants sont des enfants formidables, ayez confiance en eux, votre confiance et votre amour leur permettront d’épanouir leurs compétences, de devenir ce qu’ils sont.

Je suis si fière de Vincent, nous avons mis beaucoup d’énergie dans notre bataille pour son éducation et son parcours scolaire en LSF mais il m’a prouvé cette année combien j’avais eu raison.

Nous avons poussé des portes, de toute nos forces, rencontré des dizaines de responsables, d’élus, notre vie a été transformé en un combat quotidien, et en ce mois de juillet je sais que nous avons eu raison.

 

 

 

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STAGE DE 3è

18 Février 2022 , Rédigé par catherine Vella

STAGE DE 3è

Selon l’Education Nationale

« Le stage de 3e donne à l'élève l'occasion de découvrir le monde économique et professionnel, de se confronter aux réalités concrètes du travail et de préciser son projet d'orientation. »

Vincent est sourd, nous habitons Montreuil dans le 93, il a 15 ans, il est en 3e. Il s’exprime en Langue des Signes.

Il a un vrai projet professionnel, il adore l’histoire et les Musées

En septembre il a rencontré l’équipe d’un musée de Montreuil et a souhaité y faire son stage de 3e.

Il est dans un collège en Seine et Marne. Son parcours scolaire est suivi par un SSEFS (Services de Soutien à l'Education Familiale et à la Scolarisation) qui met des interprètes pour les élèves sourds dans les cours.

Lundi 14 février il a donc commencé son stage de 3è au Musée, un mail m’avait informé qu’une interface serait là.

En fait, cette personne n’a été présente que le lundi , le reste de la semaine pas de possibilité de communiquer aisément avec le personnel du musée qui l’accueillait, aucun accompagnement.

Et malgré mes mails, aucune nouvelle ni du SSEFS.

Vincent participe depuis qu’il a 7 ans aux colonies organisées par la ville de Montreuil, avec un animateur qui maîtrise la LSF.

Durant tout son parcours en élémentaire il a été au centre de loisirs de notre quartier, toujours accompagné d’un animateur qui maitrisait la LSF.

Au collège il est en inclusion avec interprète.

Il est donc habitué à évoluer au milieu de personnes qui entendent et il met toute son énergie à s’adapter.

Donc il a découvert le monde du travail, dans le silence et la solitude !

Une chance : l’équipe du Musée, aussi choquée que nous de la situation, a, elle aussi, développé des trésors d’inventivité pour faire passer les informations et pour que cette semaine se passe le mieux possible.

Une chance, la mairie de Montreuil a mis à disposition un interprète en LSF le dernier après-midi du stage pour en faire le bilan avec l’équipe du musée.

Mais franchement quelle honte !

Mais comment une responsable du SSEFS peut m’affirmer au téléphone que ce non accompagnement est un bien pour Vincent ?

Ce système l’a plongé dans l’océan du monde du travail et a attendu de voir s’il arrivait à nager ou s’il coulait !

Je ne pense pas que le but du stage d’observation en classe de 3è soit celui-là !

Quelle honte !

Nous sommes très fiers de notre fils qui a su s’en sortir malgré tout et que cela ne l’a pas dégouté. Il continue à vouloir trouver sa place dans cette société, malgré tout, bravo à lui mais honte à ces adultes qui se disent responsables, qui se disent accompagnants mais qui ont détourné le regard dans un silence assourdissant pendant ces 4 dernières  journées de stages.

L’AGEFIPH aurait pu financer l’accompagnement pendant le stage si le problème était financier, mais personne ne nous en a parlé et nous a proposé de constituer un dossier !

Alors que nous sommes censés être accompagnés par un SSEFS (Services de Soutien à l'Education Familiale et à la Scolarisation) !

Encore une fois nous sommes en colère, très en colère car notre fils est volontaire, mais le système actuel ne sert qu’à l’empêcher d’avancer, preuve encore que le handicap c’est bien la société qui l’impose à nos enfants !

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COUP DE FATIGUE

20 Novembre 2021 , Rédigé par catherine Vella

COUP DE FATIGUE

Novembre 2021.

17 ans après le début de notre histoire d’amour.

15 ans après la naissance de notre merveilleux petit soleil.

12 ans après le dépistage de sa surdité et la violence de l’annonce.

12 ans après le dépistage de sa sévère coarctation de l’aorte, l’ultra violence de l’annonce, puis l’opération

4 ans après la prise de conscience que sa cardiopathie allait rythmer sa vie et la nôtre bien plus que je ne l’espérais.

Mais aussi, 11 ans de bataille pour qu’il puisse bénéficier d’une scolarité accessible, en Langue des Signes.

Nous sommes à la fin de l’année 2021, Vincent est en 3è, la suite c’est le lycée … Où ? Comment ? Accessible en LSF ????

La différence c’est que désormais Vincent est adolescent et qu’il s’interroge lui-même sur son avenir.

Il a voulu rencontrer des hommes et femmes politiques pour leur crier qu’il veut être considéré comme un humain avec une égalité des droits et des chances.

Voilà ce qu’il pense :

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Bonjour

Je m’appelle Vincent, j’ai 15 ans, je suis sourd.

Je suis au collège et je devrais rentrer au lycée mais j’ai l’impression d’être bloqué, où m’inscrire ? Pour suivre les cours du lycée j’ai besoin que les cours soient accessibles, avec des interprètes en langue des signes, c’est ma langue, je ne lis pas sur les lèvres et je n’entends pas.

Déjà depuis 2 ans, beaucoup de mes cours de collège ne sont pas accessibles et c’est très dur.

Si je ne peux pas entrer au lycée, quel avenir pour moi, quel métier ?

Je ne veux pas qu’on dise de moi que je suis un « handicapé », je suis un humain, je suis Sourd, c’est tout et je veux les mêmes droits que les autres.

L’égalité des droits et des chances pour les sourds j’ai l’impression qu’il n’y en a pas.

Je suis jeune mais je remarque :

  • Qu’il n’y a pas d’interprètes pendant les informations nationales à la télévision sur les chaînes publiques.
  • Qu’il manque beaucoup de sous-titres.
  • Que dans les transports en commun les informations urgentes en cas de problèmes sont données à l’oral, et nous les sourds ?
  • J’aime les musées mais dans la plupart il n’y a pas de visite guidée en langue des signes.
  • Je ne me sens pas en sécurité, s’il m’arrive quelque chose dans la rue, un accident ou un malaise (j’ai un problème cardiaque important) comment je pourrais communiquer avec les pompiers ou les médecins ou les secouristes, ils ne connaissent pas la langue des signes.
  • Quand je vais à l’hôpital pour mes examens cardiaques il n’y a pas d’interprètes, mes parents doivent en trouver un et le payer.

Je voudrais être plus autonome, mais comment faire ? Pour le moment mes parents remplacent souvent les interprètes, comme ils peuvent, dans des réunions, dans les fêtes, dans mes loisirs, au cinéma, à l’hôpital, chez le médecin, mais ce n’est pas être autonome cela !

Et ensuite, entrer dans le monde du travail, devenir citoyen de ma ville et de mon pays, participer à des réunions, comment cela va se passer ?

Est-ce que les entreprises accepteront de rendre mon poste accessible ?

Je veux être comme tous les jeunes de mon âge, citoyen et autonome. C’est l’organisation de la société qui me donne un handicap.

Vous êtes candidat pour devenir président de la République, et j’ai confiance en vous, pouvez-vous permettre aux sourds d’avoir vraiment les mêmes droits que les autres ?

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Maintenant à moi de l’accompagner dans SON combat
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Vous avez dit LIBERTE EGALITE FRATERNITE

17 Octobre 2021 , Rédigé par catherine Vella

Au fronton du collège de Vincent il est écrit

LIBERTÉ EGALITÉ FRATERNITÉ, nous vivons LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ

Depuis 4 ans dans son collège, je ne vois toujours pas la mise en pratique de la volonté d’Égalité de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 présente dans notre constitution comme pivot indispensable à une démocratie.

Cette année, encore plus que les autres !

Vincent est en 3è, dans un collège qui expérimente un partenariat Éducation Nationale / ARS pas l’intervention d’un SSEFIS, Service de Soutien à l’Éducation Familiale et à l'Intégration Scolaire.

Concrètement, le SSEFIS doit placer et rémunérer des interprètes et/ou des interfaces maîtrisant la LSF dans les classes de ce collège où un élève sourd est scolarisé.

Dans la vie scolaire de Vincent, faute de personnel depuis septembre, les cours se passent à plus de 75% sans interprètes.

Il aura 15 ans demain, lundi 18 octobre, il est motivé, il aime apprendre, il aime ses professeurs, il adore l’histoire, les mathématiques, la SVT et depuis la rentrée il vit une frustration terrible qui monte de plus en plus fort au fur et à mesure que les semaines passent.

Une heure d’histoire avec interprète, une heure sans et l’impression d’être coulé par le système, maltraité.

Il s’inquiète, il est triste, il fait des cauchemars, il me demande :

« Comment je vais faire pour les évaluations, pour le brevet blanc, pour le brevet ? »

Et je n’ai pas de réponse, juste de la colère.

Alors qu’il construit dans sa tête son rêve de parcours professionnel, la société a placé devant lui un mur infranchissable.

L’année prochaine, un lycée où ? Avec quel accompagnement ?

Dans le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, le point 13 dit ceci :

13. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat.

Nous l’avons élevé dans le respect de la République et elle le trahit.

Il s’accroche, ses vacances il va les passer à essayer de rattraper le retard accumulé.

Cette situation n’est pas unique, je sais, c’est le lot de la majorité des jeunes sourds, ils doivent se débrouiller seuls, faire preuve de volonté, à eux de se battre pour bénéficier de l’instruction scolaire mais pourquoi accepter cela ?

Pourquoi personne ne s’indigne de cela ?

Nous sommes au 21è siècle et les droits de Vincent, jeune sourd né dans le 93 sont méprisés.

Désolé mais je n’accepte pas, même si c’est le cas pour beaucoup.

Je n’accepte pas que son avenir soit de percevoir l’allocation d’adulte handicapé et de survivre en marge de la société.

NON

Il veut agir pour protéger la planète, il veut sensibiliser à la protection de l’environnement. Il veut encore et encore apprendre en histoire, il veut dessiner tout cela pour le rendre accessible à tous.

Il se sent citoyen, il veut participer, il veut prendre sa place dans la société mais tout semble organisé pour l’en empêcher !

Mais croyez-vous, mesdames et messieurs qui gérez ce système inique que nous allons baisser le bras ? Non, nous allons lui apprendre à résister et à se battre.

Les services du ministère affirment travailler sur les parcours en LSF, les PEJS, Pôle d'Enseignement pour les Jeunes Sourds, ou d’autres structures.

Mais cela fait plus de 10 ans qu’ils ne font qu’y penser, qu’y travailler sans aucuns résultats concrets.

Vincent avait 3 ans quand j’interpelai, lors d’un colloque, la responsable de la scolarité des jeunes sourds au sein du ministère de l’Éducation Nationale au sujet de la situation scolaire de mon fils.

Demain il va en avoir 15, rien n’a bougé, la situation des élèves a même régressé par manque de moyens financiers.

Entre temps j’ai préparé des dossiers, envoyé des informations, montré l’importance d’un parcours régulier et complet en langue des signes pour les élèves sourds à tous ces responsables.

Sans résultats !

Je veux qu’il reste DEBOUT, je veux continuer à le lui apprendre.

Je veux de l’espoir pour lui alors que le système scolaire ne lui propose que la désespérance organisée !

Nous allons continuer à nous battre pour que la devise de la République soit, un jour, une réalité pour Vincent.

 

Vous avez dit LIBERTE EGALITE FRATERNITE
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Annoncer

26 Février 2021 , Rédigé par catherine Vella

Annoncer

14 février 2006, première annonce d'un laboratoire, je suis enceinte, je suis place Gambetta, il fait gris mais tellement bleu dans mon cœur.

Juin 2006, Gozzo, grotte de calypso, coup de fil d'un autre laboratoire : « aucun problème à l'amiosynthèse, vous attendez un petit garçon. », annonce magique !

Février 2021, Vincent a 14 ans depuis 4 mois, il est né en octobre 2006. Il y a 13 ans commençait une période de rendez-vous médicaux rythmée par des annonces.

Février 2008, visite dans un centre de l'assurance maladie, Vincent est vif, curieux, très éveillé, mais il ne dit aucun mot, premier audiogramme, on nous annonce une audition subnormale, à revoir. Tout cela se fait dans une atmosphère tranquille, un peu désinvolte, on ne nous dit rien de ses fémorales.

Avril 2008, hôpital Debré, nous avons demandé un rendez-vous car toujours aucun mot ne sort des lèvres de Vincent et ce premier diagnostic d'audition subnormale nous inquiète.

Vincent est nerveux, le médecin qui fait passer l’audiogramme est jeune, elle accompagne du regard le son de l'appareil, elle nous dit, tout va bien, une bonne audition juste un peu en dessous de la norme.

Nous sommes de plus en plus intrigués, notre médecin nous oriente vers l'hôpital Trousseau, nous y sommes reçus le 1er octobre 2008, pas d'audiogramme, un médecin nous dit « mais tout va bien, pas d'inquiétude, cela se voit qu’il n'est pas sourd, les sons ne l'intéressent pas voilà tout », Consternation, nous sommes sortis du cabinet de ce médecin avec dix fois plus de questions que de réponses.

Vincent a 2 ans et ne dit toujours aucun mot.

De nombreux signes nous inquiètent sur son audition.

Novembre 2008, entrée à la crèche, réaction quasi immédiate du personnel : « Madame, Vincent est suivi par un ORL ? Êtes-vous sûre qu’il entende ? »

Nous sommes dans une salle de bibliothèque de la crèche, je ne sais pas pourquoi Vincent me pousse, il ne veut pas que j'écoute ce que la puéricultrice me dit. Il fait beau, le soleil entre par la baie vitrée, je pleure sans pouvoir m'arrêter, je ne suis pas folle, Vincent a vraiment un problème d'audition.

Mars 2009, retour à Trousseau, nouvel audiogramme, Vincent est nerveux, il grince des dents, il transpire beaucoup, l'audiogramme n'est pas bon, oui il doit avoir un problème, rendez-vous pour le PEA , Potentiel Évoqué, Auditif.

Mai 2009, le PEA est passé, la salle d'attente est vide, il n'y a que nous et une sympathique médecin ORL, il fait sombre, les sons raisonnent dans cette grande salle vide, « Ne passez pas à la caisse, maintenant il va être pris à 100 %, il est sourd profond, revenez dans 2 semaines on vous expliquera »

C'est un tsunami dans nos têtes, dans nos cœurs, nos jambes ne nous portent plus, Vincent est dans mes bras, il dort, les mots raisonnent, notre univers s’effondre d'un seul coup.

Des larmes, un océan de larmes, s'en sont suivi des nuits sans sommeil, nous étions perdus.

Deux semaines plus tard, le médecin ORL nous a donné une batterie d'examens à faire, dont une visite chez un cardiologue pour vérifier que Vincent n'avait pas un problème de QT long.

Juin 2009, nous arrivons chez la cardiologue, près de la place de la Nation à Paris, un petit cabinet sombre, j'étais avec maman, inutile d'être tous là pour cette formalité. Nous étions sereines, si nous avions des inquiétudes au sujet de l'audition de Vincent, rien ne nous avait préparé à ce qui allait se passer ce jour-là.

La cardiologue nous demande de poser Vincent sur la table d'examen, nous demande s'il est sourd, nous demande à nouveau s'il est sourd et au final elle ne le regarde plus, le mettant en panique.

Elle commence l’électrocardiogramme et se met à bougonner « cela ne va pas », elle recommence, sans nous parler, elle s'énerve mais ne nous dit rien.

Elle poursuit avec l'échographie et là elle part brusquement dans une autre pièce, revient, recommence l'échographie, nous avons l'impression qu’elle panique, elle nous affole, « que se passe-t-il ? », elle ne nous répond pas. Vincent hurle, il a très peur.

Elle finit par nous dire, « si on l'opère quand 15 jours cela vous va ? »

Coarctation sévère de l'aorte.

La surdité nous savons ce que c'est mais le cœur ! Et Coarctation, qu'est-ce que cela veut dire ?

Nous sortons sans même pleurer, car nous sommes toutes les deux KO debout !

Le manque de respect et la violence de cette annonce ont provoqué une révolte chez moi, je ne voulais pas qu'on l'opère, il a fallu 2 mois et la patience de mon médecin généraliste pour que je finisse par accepter. Automne 2009, Vincent est opéré à Necker, loin de cette première cardiologue maltraitante.

Les années ont passé, je ne voulais que penser au combat pour le droit à une éducation et à un parcours scolaire en LSF, agir, avancer, se battre, et voir les lignes bouger, même un peu.

Février 2019, Vincent est maintenant pré adolescent, il a beaucoup grandi, ce qu'on avait mis de côté, dans un tout petit coin de notre tête arrive, problème de sa crosse aortique, forte tension à l'effort, cette fois nous sommes réellement trois a y faire face. Je me doutais de ce dernier diagnostic, je voyais bien que le corps de Vincent ne réagissait pas bien dans certaines circonstances, j'espérais.

Et là, contre quoi me battre ? Nous ne pouvons qu'avancer et espérer, vivre l'instant. Nous avons tellement de mal à nous projeter dans l'avenir !

Et Vincent est en colère, tellement en colère et nous, nous sommes tellement désemparées !

Depuis 12 ans, nos vies ont été rythmées par ces annonces, froides, violentes ou bienveillantes.

L'annonce d'une mauvaise nouvelle n'est certainement jamais facile mais y mettre de la bienveillance permet aux personnes d'avancer et de ne pas garder une blessure collatérale à vie comme ce fut le cas pour nous depuis que nous avons rencontré cette cardiologue de la place de la Nation !

Et que dire de ce médecin de la PMI de Cap Santé à Montreuil, qui suivait Vincent depuis ses tous premiers mois et qui n'avait rien vu. Elle se moquait de mes doutes sur l'audition de Vincent et elle est passé à côté de la coarctation, de l'absence de pouls fémoral.

Pour elle, comme pour l’éminent ORL de Trousseau, pas d'annonce, tout va bien, mais à ne pas regarder où ils le devaient, nous avons frôlé la catastrophe définitive pour l'une et avons accumulé les retards dans la prise en charge !

 

 

 

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toujours Libre d'être

9 Janvier 2021 , Rédigé par catherine Vella

Libre d’être

Nous sommes entendants, je suis musicienne issue d’une famille de mélomane et de musiciens, et nous avons un enfant sourd, sourd profond.

Tout d’un coup, avec ce bébé sourd l’altérité s’est invitée dans nos vies.

Tôt nous avons découvert qu’il existait une langue, la Langue des Signes et une communauté sourde avec ses artistes et ses codes spécifiques.

Nous avons mis en sourdine notre monde d’entendants pour lui donner accès au sien, à la LSF, aux artistes sourds grâce à IVT, à la beauté incroyable de la poésie signée.

Vincent avait soif de tout cela, il s’en est imprégné et nous en sommes heureux et fier.

Il a grandi, amoureux du théâtre, des arts visuels mais aussi vibrant aux ondes musicales.

Il a grandi entre 2 cultures, avide d’histoire, de comprendre et d’apprendre, fier d’être sourd mais cherchant aussi une vie sociale avec des enfants entendants.

Solitaire, rêveur, il s’est créé son propre univers avec ses héros, Victor, Bruno, Vincent, Leven, Fabrice, Patrice, Daniele, Françoise, Valérie, Angélique, ses adultes sourds ou entendant qui lui servent de modèle.

Son corps est fragile par cette aorte qui rend sa vie autre que ce qu’il voudrait, et il doit apprendre à l’accepter mais aussi à dépasser les obstacles pour atteindre ses objectifs.

Notre chemin, notre combat c’est celui de le laisser LIBRE D’ETRE.

Libre et fier d’être sourd

Libre et fier de sa langue la LSF

Libre et fier de sa culture

Libre d’aimer aussi le monde des entendants

Libre d’aimer rêver et de s’inventer un univers

Libre de voyager entre vie sociale et solitude.

Bref libre d’être ce qu’il est et qu’il veut être.

Nous voulons qu’il ait confiance en lui, avec ses forces et ses faiblesses et qu’il aile au bout de ses rêves, nous lui en donnons les moyens, nous attendons aussi qu’il s’en donne les moyens.

Nous le préparons aussi à défendre ses droits et ses convictions, il veut défendre la planète, protéger les plus faibles et les plus fragiles et rêve d’une société où les sourds auraient les mêmes droits que les autres citoyens et où ils seraient respectés dans leur différence.

Libre d’être mais aussi respectueux des autres, pleinement dans le monde sourd mais aussi dans le monde tout court ou chaque droit s’accompagne de devoirs.

Maintenant c’est un adolescent et cette route n’est pas facile, garder le cap demande plus d’énergie.

S’ouvrir aux autres et au monde tout en étant solide et en ayant confiance en soi, bel objectif, celui pour la suite comme pour le passé ce n’est pas si simple mais on y croit.

 

 

 

 

toujours Libre d'être
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PETITION Pour le droit à un parcours scolaire continu et cohérent en LSF pour les élèves sourds

24 Mai 2018 , Rédigé par catherine Vella

https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/droit-parcours-scolaire-continu-coherent-lsf/43071

À l'attention : de Monsieur Jean-Michel Blanquer ministre de l'Éducation nationale

Pour que chaque élève sourd de ce pays dont la langue est la LSF (Langue des Signes française) ait le droit à un parcours scolaire continu et cohérent dans son académie, dans sa langue et dans le respect de ses droits fondamentaux à l’éducation.

 

La loi  n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées prévoit en son article 19 alinéa V d’ajouter l’article L. 112-2-2 au code de l’Éducation : « Art. L. 112-2-2. - Dans l’éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française est de droit. Un décret en Conseil d’État fixe, d’une part, les conditions d’exercice de ce choix pour les jeunes sourds et leurs familles, d’autre part, les dispositions à prendre par les établissements et services où est assurée l’éducation des jeunes sourds pour garantir l’application de ce choix. »

 

Une circulaire de l’Éducation nationale (2008-109) précise que dans l’option bilingue, la LSF joue le rôle de langue orale.

 

La circulaire PEJS n° 2017-011 du 3 février 2017 prévoit la création de pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS)

 

C’est un dispositif qui permet de regrouper dans un secteur géographique donné des ressources nécessaires à l’accompagnement des élèves. Il assure un regroupement d’élèves afin que l’enfant sourd ne se sente pas isolé.  Il est constitué d’un ensemble articulé d’établissements scolaires des premier et second degrés, incluant nécessairement un lycée d’enseignement général et un lycée professionnel, au sein desquels des dispositions sont prises afin que le parcours scolaire de l’élève soit assuré dans la langue qu’il a choisie.

 

Chaque académie propose un PEJS depuis la maternelle jusqu’au lycée, avec les deux parcours définis infra. La mise en place des PEJS peut s’appuyer sur le réseau des internats publics scolaires, afin de permettre l’accueil des jeunes en internat, avec l’accord des familles.

 

Le PEJS s’adresse exclusivement à des jeunes sourds pour lesquels les familles ont fait le choix d’un mode de communication, soit bilingue (LSF/français écrit), soit en langue française et qui sont orientés dans un PEJS par la CDAPH. Ce choix est inscrit dans le projet de vie et noté dans le projet personnalisé de scolarisation.

 

Le PEJS répond à quatre principes majeurs :

 

- permettre une scolarisation en classe ordinaire qui réponde aux besoins de chaque élève et au choix linguistique de chaque famille ;

 

- rendre effectif le libre choix de communication : communication bilingue (langue des signes et langue française écrite) ; communication en langue française ; communication avec l’appui de la langue française parlée complétée ;

 

- permettre aux élèves ayant fait le choix d’une communication bilingue de maîtriser la LSF comme langue de communication ;

 

- organiser un parcours continu et cohérent de l’école maternelle au lycée.

 

L’objectif pédagogique prioritaire du PEJS est, comme pour tous les élèves, de travailler l’ensemble des compétences du socle commun de connaissance, de compétences et de culture tout en permettant de renforcer un apprentissage du français, écrit et/ou oral dans le cadre du parcours linguistique choisi, en référence aux programmes.

 

Le PEJS a aussi pour objectif d’assurer l’apprentissage de la lecture puis la maîtrise de la lecture et de l’écriture pour tous les jeunes sourds par des méthodes adaptées à leur capacité et à leur choix de communication. Pour ce faire, une pédagogie spécifique (sans méthode phonologique pour le parcours bilingue) doit être mise en place au sein du PEJS, quelle que soit l’organisation retenue. Une simple traduction en direction des élèves sourds d’une séance d’apprentissage de lecture conçue pour des élèves entendants ne saurait être satisfaisante et ne permettrait pas aux élèves sourds de développer les compétences attendues.

 

 

 

A la lecture de ces textes, on pourrait s’imaginer que tout va bien pour les élèves sourds dont la langue est la LSF aujourd’hui en France et que leurs parents ont un libre choix éducatif.

 

Et pourtant ce n’est pas du tout la réalité du quotidien de nos enfants et le pouvoir réel de choix d’une éducation et d’un parcours scolaire bilingue par les familles est un leurre.

 

A Caen des familles ont dû s’en remettre au tribunal pour espérer que leurs enfants puissent commencer leur parcours scolaire dans leur langue, nous attendons la décision du tribunal administratif.

 

En Seine-Saint-Denis, les élèves de la classe LSF ne pourront plus continuer leur parcours scolaire dans leur département. L’Éducation Nationale a décidé la fermeture de cette classe.

 

A ce jour les 3 élèves de CM2 qui y sont scolarisés n’ont aucune affectation officielle pour leur entrée en 6è en septembre 2018. Ils n’ont aucune assurance officielle des services de l’Éducation Nationale qu’ils puissent entrer dans une classe où l’enseignement leur sera donné avec le même programme scolaire que les autres élèves et dans leur langue.

 

Leur petite camarade de CE1 devra, elle, continuer son parcours scolaire à 50 minutes de transport de chez elle.

 

A Bordeaux, les élèves sourds de primaire attendent la suite de leur parcours scolaire en LSF au secondaire, les services de l’état ont refusé la création d’un PEJS, les familles de Marseille ont essuyé le même refus.

 

Le parcours en LSF au sein des établissements de l’Éducation Nationale des élèves sourds signeurs de Paris, Rennes et Massy s’arrêtent en fin de CM2.

 

Les rares dispositifs qui existent, une dizaine en primaire et 4 en secondaire, sont soit limités en nombre d’élèves maximum à accueillir, soit impossible à trouver par les familles, car invisibles dans les publications des services ministériels et donc en déficit d’inscription !

 

Donc trop ou trop peu d’élèves, pas d’information aux familles, pas de clarté dans les dispositifs en LSF pour les élèves sourds, pas de moyens pédagogiques mis à la disposition des enseignants ou extrêmement peu,

 

 

 

Nous ne pouvons accepter cela, nos enfants sourds doivent bénéficier de la même considération que tous les élèves de ce pays, leur langue est la LSF, leur parcours scolaire doit être complet, se faire dans cette langue et dans leur académie.

 

Monsieur le ministre, vous avez dit

 

« La scolarisation des élèves en situation de handicap est une priorité du Président de la République et du Gouvernement. Avec le secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées, l’éducation nationale porte une attention toute particulière à cette question. (…)  quel que soit leur handicap, la scolarisation est un droit garanti par la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. »

 

Monsieur le ministre prenez les mesures concrètes qui vont permettre que ce droit s’applique aussi pour les élèves sourds signeurs et au plus vite. Nous ne voulons plus de génération d’enfants sacrifiés.

 

Monsieur le ministre, vous avez dit

 

« Chaque élève a un talent ; l’école doit lui permettre de le trouver et de le cultiver. Pour emmener chaque élève au plus loin de son talent et lui permettre d’atteindre l’excellence, il faut donner davantage de liberté afin que les réponses éducatives puissent être mieux adaptées aux réalités du terrain et aux besoins des élèves »

 

Nous voulons juste que cela soit également vrai pour nos enfants sourds dont la langue est la Langue des Signes Française et pas uniquement dans les textes, mais aussi dans leur quotidien d’élève.

 

Monsieur le ministre, donnez le droit à nos enfants sourds de développer entièrement leurs talents et leurs compétences par la création concrète de filières complètes en LSF dans chaque académie de notre pays. Ces dispositifs PEJS complets, conformes à la circulaire de 2017 doivent être clairement identifiés par tous vos services, ceux des affaires sociales, les MDPH et les ARS.

 

Ces filières et leurs enseignants doivent ensuite être soutenus à juste droit.

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DOSSIER DE PRESSE MAI 2018

14 Mai 2018 , Rédigé par catherine Vella

DOSSIER DE PRESSE MAI 2018
DOSSIER DE PRESSE MAI 2018

Depuis un mois nous vivons dans un tourbillon médiatique.

Il ne nous fait pas tourner la tête, car le but de tout cela est bien d'obtenir de l'écoute pour que soient respectés les droits des enfants sourds, pour donner un avenir à Vincent à ses amis sourds et à tous les enfants sourds de France.

 
 
 

PETITION ANPES

 

https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/droit-parcours-scolaire-continu-coherent-lsf/43071

Traduction LSF

https://vimeo.com/270939487

 

DOSSIER DE PRESSE

MEDIA PI

https://media-pi.fr/videos/facesigne-les-dysfonctionnements-de-leducation-nationale-la-loupe/

 

OUEST France

https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/calvados-quelle-ecole-proposer-aux-enfants-sourds-4967741

 

 https://www.ouest-france.fr/bretagne/ille-et-vilaine/sourds-ils-veulent-un-signe-de-l-education-nationale-5727793

 

ACTU.fr

https://actu.fr/normandie/caen_14118/la-justice-pourrait-obliger-recteur-lacademie-caen-reunir-jeunes-enfants-sourds_16468250.html

 

LE PARISIEN

http://m.leparisien.fr/champs-sur-marne-77420/champs-sur-marne-deux-enfants-sourds-prives-de-cp-en-langue-des-signes-05-07-2017-7113054.php

 

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-la-seule-classe-pour-enfants-sourds-va-fermer-03-05-2018-7696584.php

 

LIBERATION

http://www.liberation.fr/france/2018/05/30/enfants-sourds-a-l-ecole-le-chant-du-signe_1655472

 

Cnews

http://www.cnews.fr/videos/france/2018-05-26/lecole-pour-les-sourds-le-parcours-du-combattant-782879

 

L’HEURE DES PROS, jeudi 10 mai 2018

https://www.youtube.com/watch?v=tYaH_9mrvhA

Traduction LSF

https://vimeo.com/271344469

 

VIDEO l’AVIS des GENS

https://www.facebook.com/lavisdesgens/videos/1243930569042901/?fref=mentions

 

RTL

https://www.youtube.com/watch?v=S_L4vlr4S5I&sns=fbESSIBLE

 

France INTER

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-angle/grand-angle-24-avril-2018

 

BONDY BLOG

https://www.bondyblog.fr/reportages/au-tableau/enfants-sourds-en-centre-de-loisirs-un-parcours-du-combattant-2/

 

AL actualité

https://www.actualitte.com/article/monde-edition/inquietude-autour-de-la-disparition-de-la-langue-des-signes-francaise-a-l-ecole/88685

 

MONAULNAY

https://monaulnay.com/2018/05/la-seule-classe-lsf-francais-ecrit-du-departement-fermera-en-juin.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DOSSIER DE PRESSE MAI 2018
DOSSIER DE PRESSE MAI 2018
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Combien faut-il être pour avoir accès au droit ?

5 Mai 2018 , Rédigé par catherine Vella

Combien faut-il être pour avoir accès au droit ?

Il y a 9 ans, mon fils Vincent a été dépisté sourd profond. À ce moment-là, les professionnels  nous ont dit : « vous avez de la chance, votre fils est né après la loi de 2005, vous allez pouvoir faire des choix ».

Oui la loi de 2005 pour l'égalité des chances permet aux parents d'enfants sourds de faire un choix, celui d'une éducation et d'un parcours scolaire en français oral et écrit ou d'un parcours scolaire  bilingue en LSF (langue des Signes Française) et français.

Après le choc violent du diagnostic, nous avons fait le choix d'une éducation et d'un parcours scolaire en LSF pour notre fils, parce que la LSF est une vraie langue et que nous souhaitons pour lui qu'il ait un plein accès au savoir et qu'il puisse prendre la parole aisément, aussi facilement qu'un enfant entendant le fait avec sa langue orale.

Après une année en intégration où nous avions été frappés par la souffrance de l'isolement qu'il pouvait subir lors de nombreux moment de temps de classe, il a ensuite effectué toute sa scolarité dans un parcours bilingue, LSF/Français écrit, dans une classe  maternelle LSF à Champs Sur Marne, puis dans une classe élémentaire LSF de l’école Georges Valbon  à Bobigny

Dans cette école monde, les enfants sourds ont pu apprendre dans leur langue et les autres enfants, les autres enseignants ont appris la LSF.

Cette classe en LSF était implantée dans une école multi langue où la LSF avait sa place.

Mais en juin cette classe ferme, faute d'effectif, c'est vrai, mais qui connaissait même son existence et ce qui s'y passait d’extraordinaire pour les élèves sourds ?

Vincent a eu une chance folle de vivre ses classes élémentaires là-bas.

Donc, les élèves sourds signeurs du 93, à la rentrée 2018, reprendront leur parcours d’exilés scolaires dans les départements voisins car la classe LSF de Bobigny fermera ses portes en juin 2018.

Vincent et ses camarades de la classe LSF de l'école Georges Valbon de Bobigny devaient aller dans le 77, dans le collège du parcours bilingue complet de Champs/Noisiel,

Le 2 mai, un message de l’inspection du 77 nous informe qu’elle suspend l'entrée des 3 élèves sourds de Bobigny dans le collège bilingue de Noisiel pour septembre 2018 pour un problème d'effectif. Noisiel a une forme ULIS, l'inspection du 77 ne veut que 13 collégiens sourds à Noisiel, donc pas de place pour les élèves du 93. Vincent et ses camarades de Bobigny ne pourront peut-être pas y être scolarisés !  

Cela veut dire qu'à ce jour nos enfants n'ont plus de place en collège, plus d’avenir.

Comment cela est-il possible en 2018 en France ?

A un moment où on entend beaucoup parler de réussite, d’égalité des chances, d’inclusion, nos enfants sont exclus du système scolaire  et condamnés au vide éducatif ?

Comment peut-on accepter cela ?

Je vous appelle à l’aide, ne laissez pas faire cela, aucun enfant de ce pays ne doit être exclu    du droit à l’éducation.

 Nous ne sommes pas seuls à vivre cette profonde injustice. Des parents du 94, du Calvados,  de Perpignan, de Marseille, de l'Aube, de l'Aude, de Charente, de Dordogne, de Loire-Atlantique, de Vendée, et de bien d'autres départements vivent la même situation.

La loi de 2005 donne théoriquement aux parents d'enfants sourds le choix d'une éducation  et d'un parcours scolaire en LSF mais concrètement il n'en est rien.

En 2018, la possibilité de mettre en œuvre ce droit au choix dépend du hasard, hasard du lieu de vie, car la disparité régionale est énorme, hasard des rencontres, depuis 2014 un dépistage néonatal de la surdité est proposé mais rien n'a été mis en place pour l'accueil et l’accompagnement des nouvelles familles autre que celui d'un monde médical centrée sur les profits et la déficience.

Aujourd'hui les enfants sourds signeurs du 93 sont sans solution, demain qui d'autre ?

Combien doit-il y avoir d'enfants sourds dans un département pour qu'ils aient accès aux droits fondamentaux des enfants de ce pays ?

Dans la constitution où est-il écrit que pour avoir droit à la loi un nombre minimum ou maximum de citoyens est requis ?

Oui les élèves sourds sont peu nombreux, oui les élèves sourds dont la langue est la LSF sont encore moins nombreux, doivent-ils pour autant être sans avenir et sans espoirs ? 

Est-ce le nombre qui fait le droit ?

Non, pour moi chaque enfant de ce pays doit avoir accès aux droits fondamentaux dont celui d'un réel accès à l'éducation.

 

 

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