INJUSTICE
Ce 3 novembre un arrêté est paru, désormais tous les bébés seront testés à la maternité pour savoir s’ils ont une « bonne audition ».
Ils auront 2 jours ces bébés au moment de ce test, leurs parents dans l’émotion de leur arrivée comment réagiront-ils à un test positif, signalant une suspicion de surdité, alors que deux mois après on leur dira que leur bébé entend ?
Sur 1000 naissances, 10 familles seront concernées, au final, une seule deviendra une famille d’enfant sourd.
L’état pense très urgent de dépister la surdité mais ensuite il se désengage dans la scolarité de ces mêmes enfants sourds, pourquoi ?
Un enfant sourd n’est pas malade, il est juste sourd. Il peut tout apprendre et tout faire, si on lui donne une langue pour apprendre et pour comprendre.
Mais aujourd’hui, dans notre pays, la scolarité des enfants sourds n’est toujours pas totalement dans le giron du ministère de l’éducation nationale.
Nous en sommes toujours à leur expliquer pourquoi nos enfants ont besoin de recevoir l’enseignement dans une langue qu’ils comprennent, ici , en France, au XXIè siècle.
Certains inspecteurs ne comprennent pas pourquoi nous sommes outrés qu’on nous annonce une classe dite « bilingue » alors que les enseignants de la classe ont 60h d’apprentissage de cette langue qui, comme toutes les autres langues, nécessite plus de 700h d’apprentissage pour être maîtrisée.
D’autres, quand on leur demande où scolariser un enfant sourd signant, vous propose un rendez-vous avec un psychologue !
Alors si un repérage massif de la surdité est acté, peut être avant aurait il fallu préparer l’accueil des familles et le devenir des enfants !
Dépister pourquoi faire ? Pour expliquer aux parents que le choix de langue qu’ils vont faire pour leur enfant sera valable partout SAUF à l’école de la République ?
Aujourd’hui seulement 14 classes en France permettent aux enfants sourds signeurs de suivre une scolarité en LSF de la maternelle au CM2, 4 collèges et 3 lycées.
La France est un désert scolaire pour nos enfants, un désert plein d’instituts spécialisés où on leur sert une bouillie de langages mais aucune langue. Ils n’ont droit qu’au minimum et on nous demande, à nous les parents, d’être heureux qu’ils puissent déjà entrer dans un lieu appelé « classe ».
L’intelligence de nos enfants est tout à fait normale, leurs compétences sont identiques à celles des enfants entendants, mais les « spécialistes », ceux qui les scolarisent majoritairement, ne leur proposent que des activités basiques, d’un niveau faible, créant des retard d’apprentissage énorme.
Entendez-vous ?
Ceux qui sont censés apprendre à nos enfants les maintiennent dans un état d’ignorance volontaire, au prétexte « charitable » que ces pauvres enfants sourds ne comprennent rien puisqu’ils sont sourds.
Alors on va dépister des millions d’enfants par an, pour ensuite ne rien avoir organisé pour la suite, et quand ils seront en âge scolaire on ne leur proposera que des ateliers de tarte au Carambar, de l’orthophonie et de la psychomotricité ?
NON, cela je ne le veux ni pour mon fils ni pour aucun autre enfant sourd de ce pays !
Ce n’est pas une folie d'exiger une éducation, un apprentissage scolaire réel pour nos enfants, avec la même qualité de programme que pour tous les autres enfants, avec les mêmes exigence et les mêmes ambitions de réussite.
Et OUI un sourd peut être, s'il le souhaite, autre chose que caissier chez C ou A, infographiste, cuisinier, ébéniste ou jardinier, métiers proposés aux jeunes sourds !